Premierement (excerpts)
Paul Eluard
Je te l'ai dit pour les nuages
je te l'ai dit pour l'arbre de la mer
pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
pour les cailloux du bruit
pour les mains familieres
pou l'oeil qui devient visage ou paysage
et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur
pour toute la nuit bue
pour la grille des routes
pour la fenetre ouverte pour un front decouvert
je te l'ai dit pour tes pensees pour tes paroles
toute caresse toute confiance se survivent.
...
Et quand tu n'es pas la
je reve que je dors je reve que je reve.
...
Le sommeil a pris ton empreinte
et la colore de tes yeux.
...
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
ciel dont j'ai depasse la nuit
plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
dans leur double horizon inerte indifferent
le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
je te cherche par dela l'attente
par dela moi-meme
et je ne sais plus tant je t'aime
lequel de nous deux est absent.
...
Il fallait bien qu'un visage
reponde a tous les noms du monde.